La profondeur de champ (PDC, DOF)

S’il y a une notion qui revient tout le temps et qui pourtant n’est pas toujours bien comprise, c’est de celle-là dont on parle aujourd’hui: la profondeur de champ (défini dans mon glossaire), souvent écrite PDC ou DOF en anglais (depth of field). Nous allons voir dans cet article de quoi il s’agit, ce qui l’influence et comment en tirer profit. Histoire de planifier et réussir ses photos au lieu de subir et pleurer sur son sort…

La profondeur de champ, c’est quoi?

Pour nous photographes, la profondeur de champ est une zone dans laquelle l’objet à photographier est perçu comme net. Il est important de maitriser ce phénomène physique qui évolue en fonction de différents paramètres. Paramètres que vous pouvez contrôler avant la prise de vue, ou que vous pouvez influencer en adoptant des comportements de photographes bien précis.

Dans ce premier exemple, photo de paysage classique, il était important d’avoir une profondeur de champ importante (une zone de netteté profonde, longue) afin de couvrir tous les plans de la photo. De l’avant plan, l’herbe, en passant par la chapelle et enfin le fond, l’arrière plan. C’est souvent le cas dans ce genre de photo, et gérer les différents plans, avant et lors de la prise de vue est essentiel.

Prenons un autre exemple avec quelques indications ajoutées sur le fichier jpg. Dans cette photo de New York prise depuis ma chambre d’hôtel, j’avais besoin de netteté depuis l’avant plan jusqu’au nuage. La flèche dans indique la « longueur » de la profondeur de champ.

Dans le cas de portrait, la PDC prend encore plus d’importance. Faire la mise au point sur les yeux avec une optique 50 mm qui ouvre très grand, F/1.4 ou F/1 par exemple, induira une zone de netteté très limitée avec laquelle il faut savoir jouer….

Dans cette photo de mon fils Martin, je voulais séparer le visage, et surtout les yeux, nets, du fond de la pièce. PDC limitée, donc, à l’opposé du paysage, dans mes exemples précédents.

Quels sont les paramètres qui l’influencent?

La longueur/profondeur de la profondeur de champ varie selon:

1. La proximité du sujet par rapport au capteur de l’appareil, c’est à dire à quelle distance on fait la mise au point pour que le sujet soit net.

2. La longueur focale de l’objectif; un télé-objectif, en écrasant les perspectives, écrase aussi, donc diminue, la profondeur de champ. Au contraire, un grand angle offre plus de flexibilité, à travers une plus grande PDC.

3. L’ouverture (diaphragme) de l’optique utilisée est le paramètre le plus connu, en matière d’influence de la PDC. Grande ouverture, petite PDC. Petite ouverture… Grande PDC!

4. La taille du capteur de l’appareil est souvent ignorée, mais a pourtant une importance dans la définition de la PDC. Plus le capteur de votre appareil est petit (dans le cas des petits compacts on n’est pas loin de la surface d’un ongle…), plus la profondeur de champ sera généreuse.

Comment l’influencer?

Quand on fait sa mise au point sur des grands paysages, on constate très vite que la PDC n’est pas partagée de manière symétrique autour du sujet photographié, soit devant et derrière. Une règle générale utilisée par les photographes qui veulent mieux gérer la zone de netteté est de considérer que la PDC est distribuée sur 1/3 devant et 2/3 derrière.

La gestion du flou artistique, dans le cas de portraits, ou de photos de paysages, d’architectures utilise la notion de bokeh (mot japonais). Le bokeh est un flou « crémeux » que l’on peut travailler en jouant avec les paramètres mentionnés dans cet article, mais aussi en privilégiant certaines optiques (grande à très grande ouverture, comme f/1.2 ou f/1.4). La photo suivante a été prise avec un 50mm ouvert à son maximum, f/1.8.

Quelques trucs de base

  • Ce qui influence positivement la PDC (plus grande): petite ouverture du diaphragme (grand nombre f:), objectif grand angle, petit capteur, éloignement du sujet
  • Ce qui influence négativement la PDC (plus petite): grande ouverture du diaphragme (petit nombre f:), objectif télé-objectif, grand capteur, sujet rapproché
  • S’il fait trop lumineux (plein soleil à 16h en été) et qu’il vous faut une très grande PDC, donc fermer à fond, mais que vous êtes déjà à f/30?
    Soit diminuer la sensibilité (ISO) et aller vers 100ISO si votre boitier le permet, augmenter la vitesse (1/2000, 1/4000 voire plus).
    Si cela ne suffit pas, acheter des filtres de densité neutre, qui sont en fait des filtres gris foncés permettant de gagner de 1 à 13 diaphragmes (aussi appelé « stops »)!

Un exemple ici:

  • S’il fait très sombre, et qu’il vous faut une grande PDC, donc fermer à fond et que vous êtes à la limite de vitesse, qui induit un flou de bougé?
    Soit augmenter la sensibilité (ISO) et aller vers 800ISO; 1600 ou 3200 (attention au bruit qui pourrait apparaître, monter) si votre boitier le permet.
    Si cela ne suffit pas, éclairer artificiellement (pas facile, ni pratique, mais possible dans certains cas) ou travailler au pied et au déclencheur pour éviter le flou de bougé à la prise de vue.
  • Des abaques, (tableaux de chiffres) existent sur le web, ainsi que des outils et des applications sur PC, téléphones, pour calculer la PDC pour un objectif précis.

Nous reviendrons sur le bokeh dans un article suivant

Serge

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À propos de artphotoheritage

Un photographe amateur intéressé par la technique, la composition de portrait, photo de paysage. Du conseil et du partage, pour le débutant et l'amateur.

Publié le 5 mai 2011, dans Composition, Résumé, Technique, et tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 6 Commentaires.

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