La photo de ses enfants est toujours délicate, souvent amusante, parfois interpellante… Peut-on montrer un coté moins beau, une image moins propre de son fils? Est-il concevable d’oublier la fonction « souvenir » (c’est un peu contradictoire, je sais) et se concentrer uniquement sur « la photo », c’est à dire, une création esthétique pure avec ses conséquences sur le rendu de la réalité, la beauté d’un enfant, le juste regard?

C’est ce que je vous propose aujourd’hui avec cette photo du jour.

Un de mes fils voulait la boule à zéro avant de se rendre à un camp scout en Juillet. Je lui ai proposé une coupe iroquois et quelques photos avant le désert capillaire. Il a accepté! Il y a un Dieu pour les photographes.

L’intention

Lors de la prévisualisation, je souhaitais une composition carrée en L avec la main et les doigts qui introduisaient le portrait, un arrière plan flou et des gris gras et profonds. Je sentais bien une conversion noir et blanc, mais sans en être trop certain.

La technique

Juillet, 11h du matin, soleil dur (on voit son reflet sur le front). J’ai mesuré la lumière (spot) sur la joue, comme je le fais quasi toujours en lumière naturelle pour du portrait.

Travail au 50mm à f/2.5 pour gommer le fond, mise au point sur les yeux. 1/1000 sec. à ISO-100 pour minimiser le bruit (même si j’en ajoute en post-production, je veux un négatif le plus propre possible).

Travail avec mon logiciel photo Lightroom et mon preset personnel « couleurs délavées noir et contraste », dé-saturation des couleurs avec léger maintien du rouge. Recadrage très léger, j’ai raboté le haut de la tête pour construire un L fort avec la main en bas et le reflet sur le front. Travail sur les ombres et lumières, ajout de grain.

Le résultat?

Je suis satisfait du traitement noir et blanc, j’aime le « grain » et la matière, le contraste. La composition serait sans doute mieux avec la main un peu plus haut. Cette photo me parle, comme un clin d’oeil visuel et affectif. Donc j’ai réussi mon pari 😉

Serge